Le Comité Régional C.G.T. de Bretagne interpelle

Le Comité Régional C.G.T. de Bretagne interpelle le Préfet de Région au travers d’une lettre ouverte. Depuis plusieurs années la CGT alerte, à tous les niveaux, sur la situation critique de la Bretagne en matière d’approvisionnement électrique et des risques réels de rupture d’alimentation, du simple fait de l’augmentation de la consommation bretonne, supérieure à la moyenne nationale. La Bretagne a fait partie des régions les plus touchées, lors de l’incident du 4 novembre lié aux difficultés allemandes, avec plus de 500 000 usagers coupés. Les pannes répétitives sur la centrale de Cordemais ont mis tous les signaux au rouge. Dans les années 2005/2006, des difficultés liées au manque de production se faisaient déjà fortement ressentir. Ainsi la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Brest réclame un moyen de production adapté en pointe Bretagne. Si la presse informe sur les faits les plus marquants, il n’en demeure pas moins, qu’au quotidien, les risques de rupture d’alimentation sont permanents en cette saison. La clémence de la météo n’est qu’une trêve. Dès le retour à des températures hivernales, les risques de rupture seront réels. Le manque d’investissement amène les Directions de RTE (Réseau Transport Electricité), malgré leurs appels aux économies d’énergie, à envisager le délestage partiel ou total de la Bretagne si la centrale de Cordemais n’est pas rétablie complètement. Déjà, la conséquence la plus grave, c’est la rupture avec le développement économique de la Bretagne. Aujourd’hui, des industriels ne peuvent s’implanter en Bretagne faute de garantie durable sur la qualité d’alimentation électrique. Le Conseil Régional a lancé en 2006 des groupes de travail sur la politique énergétique, dans toutes ses composantes, pour la Bretagne afin d’établir un plan d’action. Ces travaux mettent en lumière les moyens à mettre en oeuvre et la hiérarchie des décisions en fonction des choix opérés, certains se révélant limités, voire dangereux pour l’égalité de traitement des populations. La fin de la péréquation tarifaire provoquera une facture plus élevée pour les Bretons et, sans nul doute, un exode industriel vers d’autres régions plus attractives en terme de coût et de qualité électrique. Pour la CGT, sans opposer les différents modes, l’urgence est la réalisation d’un nouveau moyen de production en pointe Bretagne de l’ordre de 800MW minimum, capable d’alimenter le réseau en permanence. De même, il convient de rénover et de renforcer les réseaux Transport Haute Tension (225kV) et Très Haute Tension (400kV), notamment par le bouclage du réseau 400 kV par le nord breton. Au moment où les pressions se font de plus en plus précises pour tout libéraliser, la gravité de la situation de la Bretagne nécessite une décision rapide de l’Etat, qui a en charge l’élaboration et la mise en place du PPIE (Plan pluriannuel des investissements électriques), toujours sous estimé pour la Bretagne. C’est pourquoi nous sollicitons une rencontre dans les plus brefs délais. Rennes le 18 janvier 2007

 

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